Dans la presse étrangère : la « malédiction » de l'Algérie

Mercredi 21 Février 2018

Au compteur, Abdelaziz Bouteflika était, ce mardi 20 février 2018, au pouvoir depuis 18 ans, 9 mois et 20 jours, quelques mois de plus que Vladimir Poutine. Mais aujourd'hui l'Algérien qui aura 81 ans le 2 mars, est « un président à bout de souffle et en fin de course », écrit El Watan. Pourtant le quotidien s'interroge sur « une diabolique idée » sans savoir d'où elle émane : « de Bouteflika lui-même, de son entourage, de ses alliés. « S'il y a une malédiction tombée sur la tête des Algériens, c'est bien celle d'un cinquième mandat », écrit le journal.

Les ravages ont commencé

Et avant même que cela puisse devenir une réalité, le journal estime que « les ravages » ont déjà commencé. « La plus lourde des conséquences sera le recul de toutes les institutions sur les réformes à mener pour sortir le pays de sa sclérose et le propulser vers la modernité ». Car, poursuit le quotidien, toutes les forces de l'Etat se mobiliseraient pour une nouvelle candidature aux élections de 2019. Le seul rôle de l'Etat serait ainsi de baliser le terrain pour un maintien de Bouteflika. « Et il le fait avec zèle par la répression de toutes les contestations sociales ». D'ailleurs aux yeux du journal, Ahmed Ouyahia a été nommé premier ministre pour préparer le « 5e mandat, indirectement et semi-officiellement » mais aussi parce qu'« il est exceptionnellement doué pour le travail de domestication de la société qu'il doit faire adhérer coûte que coûte au projet président, tout en sachant que Bouteflika se débarrassera de lui une fois « le sale boulot » accompli ». Et pour le journal, un 5e mandat pour Bouteflika serait tout simplement « la reconduction d'un système honni ». Reste cependant à savoir si son état de santé lui permettra de continuer ainsi.


Source : https://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analys...